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  Mon parcours 

 

 

 

 

Comme une grande partie de ceux qui ont été internés et qu'on n'entend jamais de peur de choquer son entourage je me suis longtemps tu sur le sujet.

 

J'ai eu une vie banale et sans excès avant mon premier internement. Son origine est due à des disputes entre mes parents et avec mes parents, une dépression avec cuite et lettre a caractère suicidaire quand j'avais 18 ans, J'étai ivre et mes parents avaient appelé une ambulance. C'est là qu'a commencé mes internements successifs.

Dés lors le moindre comportement excessif valait une menace d'internement de ma mère.

 

Une seconde fois était due à une dispute dans laquelle j'ai tapé sur des meubles comme un adolescent colérique, mes parents avaient appelé la police. (le contexte familial ne sera pas posé par pudeur, mais il n'est vraiment pas favorable à être posé)

 

Mais la police ne m'a pas emmené au commissariat. En réalité la patrouille de police avait décidé sans m'en informer qu'ils m'emmenaient Ã  Sainte Anne, instructions? Je ne sais pas.

 

Il s'en est suivi un interrogatoire avec un shootage aux médicaments violemment somnolents. L'interrogatoire continue puis je me suis endormi. 

 

Et quand je me suis réveillé: barreaux et pyjama, les infirmiers qui nous méprisent et nous traitent comme du bétail. Combien de dépressifs dans mon cas ai-je vu? des fous mêlés à des pathologies moyennes ou légères. La gestion des patients est infernale et dans les traitements et les diagnostiques la réponse est toujours la même: bipolaire ou schizophrène = neuroleptiques. Rarement autre chose.

Sous couvert de vouloir le bien de la personne, tout est bon pour vous imposer les pires mesures liberticides.

 

Dans mon premier internement ce fut pour moi un coup fatal puisque j'étais en dépression, ça m'a amené à détester mes parents, à rejeter la psychiatrie en bloc et à me détester car là-bas tout est fait pour vous faire comprendre que vous n'êtes pas normal et que vous méritez ces mesures (d'où le pyjama).

 

Donc ma vie a basculé, je suis même retourné là bas de moi même, comme un animal retournant à l’abattoir, persuadé d'être fou à un moment de dépression extrême. En réalité mon erreur a été de ne pas comprendre que je devais être suivi par un privé et de suivre un traitement sans se jeter dans la gueule du loup. Mais ce passage de ma vie était de fait extrême et j'étais perdu, ils en ont profité.

 

La seconde fois j'ai été interné juste avant le passage de la loi de Sarkozy, cette fois les psychiatres peuvent vous garder en persuadant les parents. Ce qu'ils avaient fait pour moi. Et donc un psychiatre a pris la charge,

 

J'avais été tenu informé par un bout de papier qu'il fallait que je suive l'internement, il fallait que je signe, de toutes manières au moment où j'avais reçu ce papier il était convenu que je sorte suite à un accord entre mes parents et mon psy. (moi j'étais sous médocs donc je n'avais pas mon mot à dire, même majeur)

 

J'ai poursuivi cet internement, le temps que mon corps s'habitue au médicament imposé (il ne s'y habitue jamais), et surtout que j'arrête de demander à sortir... (oui chez eux c'est un signe de maladie: demander à sortir de cet enfer, c'est refuser d'admettre sa maladie).

 

Quand je suis sorti, j'ai effectué une formation avec un traitement lourd, j'ai choisi une formation de comptable, me payant "l'affiche" d'un mec shooté dans ma promo. Mais j'ai fait avec. Les entrevus avec mon psy était tous les mois et les médicaments idem.

Un jour j'avais décidé de ne prendre plus que des anti dépresseurs. Je ne voulais plus du reste. Pendant 6 mois j'allais bien, je m'étais trouvé une copine avec qui je suis encore, qui me réconfortait et me reconnaissait caractériel mais comme sain d'esprit (ce qui fait beaucoup de bien).

 

Et un jour le psychiatre avait dû le comprendre, à l'entrevue il m'avait envoyé des remarques et des questions qui ne m'ont pas plu. Je lui avait fait remarqué qu'ils se comportait comme un commissaire politique et qu'on se croyait dans LE MEILLEUR DES MONDES de Huxley.

 

Et... bah il m'a interné de force. Il prétendait que je faisais une crise...

 

Donc retour à Sainte Anne. La dose mortelle de Solian (médicament buvable bleu fluo) qu'on me tend quand on m'annonce que j'y retourne, alors que je n'ai pas eu de comportement violent. De toutes manières ils ne cherchent pas à savoir tout le monde y a droit.

 

 

Et là retour au Pyjama, DEVANT LE JUGE, AU PALAIS DE JUSTICE DE PARIS (débarquant devant les touristes) EN PYJAMA. OUI, EN PYJAMA, dans le Ier arrondissement de Paris.
Même les terroristes ou les violeurs tueurs en série ont droit à plus d'égard. Je pense que si Hitler avait été jugé, même lui n'aurait pas eu droit à ça.

 

Imaginez l'humiliation et le choque, je ne m'en rendais pas compte sur le moment, j'étais sous médicaments mais les conséquences sur l'estime de ma personne ont été désastreuses.

 

Le juge des libertés? ça ne l'a pas choquée (ils doivent avoir l'habitude).

 

Donc celle ci a décidé la poursuite de mon internement et de suivre "le programme de soin".

Le programme de soin était une piqûre de Xeplion (traitement contre la schizophrénie et troubles bipolaires) tous les mois, avec une entrevue tous les mois. Bien entendu, j'avais droit à l'AAH et tous les avantages qu'on donne aux gentils handicapés mentaux.

 

Mais je ne sais pas pourquoi, je pense que c'est leur comportement, mon instinct de survie, ma copine ou le comportement révoltant de mes parents qui ont accepté cela et qui les ont écouté, alors qu'ils savaient que c'était excessif! Ils ont écouté des psychiatres parce que ces gens ont nécessairement raison même en bafouant mes droits les plus élémentaires, ce sont des docteurs!

 

Hé bien je ne les ai pas écouté, quand ils m'ont dit que je ne pourrai pas faire d'études et que ma place était au centre de travail pour handicapés, que j'étais incapable de travailler. J'ai pris des cours dans une école d'informatique professionnelle, j'ai travaillé, je me suis levé tous les matins, j'ai lutté pour travailler sous traitement lourd, à la masse.
Et je l'ai eu mon diplôme.

 

J'ai trouvé un travail, je ne suis pas travailleur handicapé, je n'ai pas l'AAH: je ne l'ai pas renouvelée,

et... j'ai payé une avocate qui fait actuellement les démarches pour me sortir de là, et en plus pour traîner ces fachos devant le pénal.

Ces gens qui vous disent comment vous comporter, si vous êtes malades ou pas, en réalité ont  chacun des centaines de patients. Ils ne lisent pas votre dossier, si vous le demandez vous verrez les incohérences.

 

J'ai aussi un psychiatre du privé, très compétent qui me suit. Et le diagnostique est bien moins grave que celui de Sainte Anne. (ce psychiatre a un grand cabinet dans le 7e arrondissement, 140 euros la séance, c'est pas le psy qui sort de l'école). Cette homme est de très grande qualité. En réalité un bon psychiatre, il faut y mettre le prix.

Enfin, à chacun des rendez-vous, j'y vais avec ma copine, c'est l'assurance pour moi qu'ils ne peuvent pas inventer de comportements que je n'ai pas durant le RDV.
J'ai évidemment quitté le domicile de mes parents, ce qui me permet de ne plus m'exposer à un conflit et un internement.

 

Je précise tout de même que, suite à un RDV avec ma psychiatre, devant ma copine qu'elle ma tout de même dit "vous êtes interdit de sortie du territoire".
(pour avoir tapé sur des meubles... Sachant que je n'ai jamais été violent envers d'autres personnes, que j'ai eu des idées suicidaires sans les appliquer)

Egalement je précise que je n'ai pas eu d'entretien avec le juge depuis mon internement, alors que le d'après ce que j'ai compris, j'aurais droit à une entrevue tous les 6 mois pour réviser mon cas. (ce qui fait 2 ans de non droit)

Je n'ai ni été informé de mon statut juridique (sauf oralement où le psychiatre noie le poisson), ni été informé du diagnostique et ce sur quoi s'appuyait ce diagnostique.

Le premier psychiatre prétendait que le dossier médical n'avait pas d'importance (devant témoin), quand ma psychiatre actuelle prétendait que si tout en avouant ne pas avoir tout lu. (puisque je lui en avait parlé et qu'elle ne semblait pas comprendre de quoi je parlais)

Sachant cela, je peux affirmer que les hopitaux psychiatriques méritent... Je ne vais pas le dire, je vais m'attirer des ennuis...

 

En tous cas vous voyez bien de quelle manière ces gens remplissent leurs hopitaux, conservent leur budget et appliquent leurs méthodes qui leur confèrent beaucoup trop de pouvoir.

 

Je pense que si il y a un problème dans la société, comme pour Tocqueville pour les prisons d'Amérique, il faut regarder les hopitaux psychiatriques aujourd'hui en France, il faut mettre en lumière ces pratiques, les condamner et les combattre.

 

Les psychiatres des hopitaux publics ont le moyen de mesures cohercitives, sans l'avis du patient, d'imposer un traitement lourd qui s'impose at vitam eternam jusqu'à ce que le corps ne puisse plus tenir. Ils enfouissent les symptomes des patients sans tenter d'en comprendre les causes. Avec des centaines de patients le dossier médical ne peut être correctement analysé et compris.

 

Le psychiatre du public se contente de vérifier si le patient a bien pris le traitement infligé, peu importe son aprobation, il pourra connaitre la lobotomie médicamenteuse (le reset chimique), l'absence de pensée et de raisonnement, pourvue qu'il n'ai plus d'idées défaillantes. Le médicament lourd, sans retrospective et analyse de la situation, sans soutien, n'est qu'un lavage de cerveau, le chemin vers un homme parfait: sans émotions et sans sentiments. Un homme convenable.

 

Un homme dépressif qui se sent mal, on ne le traine pas en pyjama dans un tribunal en plein centre ville, on ne le shoote pas, on ne lui restreint pas ses droits.

 

Je revendique mon droit à la dignité, je réclame ma pleine citoyenneté et des explications de cette institution publique.


Je demande justice.

De l'internement au sous-citoyen: mon histoire.

Article 5 de la Convention Européenne des Droits de L'Homme: 

 

« Droit à la liberté et à la sûreté » :

 

 

Xeplion: des morts puis silence radio sur les effets secondaires:

Depuis ma prise de ce traitement, je constate des douleurs aux endroits de l'injection (comme si on m'injecte de l'eau de javel), de la fatigue, des vomissements tous les matins, des nausées, une incapacité à réfléchir et des douleurs partout lorsque les effets du médicament s'estompent (28 jours après).

Lire ici le parisien:

Japon: 17 morts chez des patients traités au Xeplion contre la schizophrénie

Le Parisien | 09 Avril 2014, 16h04

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La branche japonaise de Janssen Pharmaceuticals, laboratoire pharmaceutique du groupe américain Johnson & Johnson, a annoncé ce mercredi que 17 personnes étaient décédées au Japon après avoir reçu une injection de son médicament Xeplion contre la schizophrénie depuis qu'il a été rendu disponible dans l'archipel en novembre dernier.



La firme a informé le corps médical japonais d'utiliser le Xeplion (palmitate de palipéridone) avec beaucoup de précaution, même si elle ignore encore s'il est ou non responsable du décès de ces patients.

Ce traitement a été prescrit à 10 700 personnes depuis sa mise sur le marchéau Japon le 19 novembre 2013. Les causes des 17 décès comprennent notamment des infarctus du myocarde, embolies pulmonaires et suffocations après vomissements. Dans de nombreux cas, les décès sont survenus environ 40 jours après les injections du médicament.

Une substance qui reste quatre mois dans l'organisme

Il est recommandé aux médecins de «bien tenir compte du fait que la substance reste dans le corps pendant au moins quatre mois après avoir été injectée», et ils sont invités à rester en alerte au sujet de possibles effets secondaires. Il leur est également demandé de s'abstenir de prescrire le Xeplion avec d'autres médicaments antipsychotiques, car l'efficacité et la sécurité d'une telle combinaison n'a pas été établie.

A la date de juin 2013, le Xeplion a été approuvé dans 78 pays et régions à travers le monde, selon Janssen. Dans un document officiel sur les essais menés avec le Xeplion, il est indiqué que les effets indésirables les plus fréquemment rapportés dans les études cliniques sont des insomnies, céphalées, prises de poids, réactions au point d'injection, agitation, somnolence, nausées, constipation, sensations de vertige, tremblements, vomissements, infections des voies aériennes supérieures, diarrhée et tachycardie.

 

La schizophrénie, qu'est-ce que c'est ?

«La schizophrénie est un trouble appartenant à la catégorie (...) des psychoses délirantes chroniques, définit l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sur son site internet. Elle est principalement marquée par des idées délirantes, reflet d'une perte du contact vital avec la réalité et (...) une véritable dislocation de la vie psychique.»

L'Institut énumère, parmi les manifestations, une pensée désorganisée (qui se traduit le plus souvent dans le langage, par l'impossibilité de tenir un discours suivi et cohérent), un comportement désorganisé (excitation extrême, tenue vestimentaire excentrique, manières grossières et obscènes, vociférations injurieuses…), des idées délirantes (persécution, mégalomanie, pensées volées ou intrusives), des hallucinations (le malade entend des voix), un ensemble de symptômes dits «négatifs» (comportement de plus en plus isolé, inerte et insensible au monde environnant). 

Article du parisien:

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